Cuando desaparecieron a mi padre, yo tenía 8 años. Poco a poco, el silencio fue envolviendo el episodio, al punto que yo empecé a sospechar que por alguna misteriosa razón, mi padre no era digno de ser recordado. "Tal vez había sido una malísima persona", me decía yo. Y la rabia contra él empezó a revolverse con el dolor de su ausencia...

Y así pasaron 20 años. Hace un año comenzó mi búsqueda de raíces en este país. Volví a preguntar pero esta vez empecé a exigir respuestas reales.

Y corriendo los velos del fantasma al cual yo no tenía derecho a amar, me encontré con una gran persona, llena de pasión por la vida y el arte, amorosa, capaz de dar la vida en la lucha por ideales que yo misma comparto. Esto me ha devuelto la esperanza y legitimado mi justo amor por él.

Hijos e Hijas, mis hermanitos de vida y corazón:
Esta recopilación es resultado de una búsqueda que apenas comienza y es mi pequeño aporte personal a nuestra lucha conjunta por recuperar la historia borrada de nuestro país, por devolverle la dignidad a nuestros padres y la razón a sus batallas.

Gracias a la vida por haberlos encontrado!


“Lo que ellos nunca supieron fue que vendándome los ojos por tanto tiempo terminaría por fin aprendiendo a ver.

De lo que tampoco se enteraron fue que por entre las heridas de las cadenas me retoñaron las ansias de libertad como malezas florecidas.”

Antonio Camacho-Rugeles







Si, ese soy yo.

Nací en Ibagué el 12 de mayo de 1945.
Pintor y poeta, dediqué mi vida a la enseñanza
y la exploración de las artes plásticas y escénicas como
herramientas de denuncia y lucha contra la injusticia,
el dolor y el abuso en todos escenarios en que se presentaran.

Mi lucha fue por la dignidad humana y en contra de la gris
monotonía de la “vida normal” impuesta por el sistema
en que vivimos.

Pero mi obra es ante todo un canto a la vida y a la esperanza,
un homenaje a la fuerza del pueblo levantado construyendo
su propia paz con justicia social,
un apasionado canto al amor y a mis hijas.

Fui desaparecido por fuerzas del estado en Bogotá
el 16 de julio de 1985,
en el contexto del rompimiento del proceso de paz
con el M-19, durante el período posterior al
desmantelamiento del Diálogo Nacional,
diálogo en el que estuve participando activamente
junto al Movimiento, apostándole a la esperanza de lograr
por fin un mejor vivir para nuestro pueblo.

Ahora mi hija menor tiene 29 años y ha empezado a
descubrir mi historia, rescatándola del olvido en el que ha estado inmersa,
gritando “No Más Silencio!”, exigiendo que se le muestre la
verdad completa y que se escuche la suya propia
junto con un grupo de jóvenes,

Hijos e Hijas por la Memoria y contra la Impunidad.

Andan por la vida juntos con la esperanza renacida
y
la cabeza en alto.

Dicen por ahí que es una organización de víctimas.
Pero pregunto yo: Por qué víctimas? De qué y por qué
habrían de ser víctimas nuestros hijos?

domingo, 4 de agosto de 2019


Toñito


antonio camacho
Lui, c’est Toñito. Artiste peintre, poète, dramaturge, prof à l’université, agitateur hyperactif, anarchiste… C’est mon père et celui de ma soeur, le grand-père de 3 petits-fils et filles qu’il ne connaît pas. C’est notre trans-parent.
Il a été disparu à 40 ans, le 16 juillet 1985 par des militaires colombiens, au centre de Bogotá. C’était pendant la période qui a suivi la rupture des dialogues de paix du gouvernement de l’époque avec le mouvement insurgent M19 auxquels il avait participé activement.
Pendant un an, la famille de mon père l’a cherché partout sans succès. Un début de plainte à été déposée en Colombie qui n’a abouti à rien. J’ignore encore les vraies raisons pour lesquelles la famille s’est arrêtée de chercher activement mon père au bout d’un an. Je soupçonne des pressions ou des menaces, mais c’est presque impossible d’aborder ce sujet avec eux. Mon grand-père est mort au bout de 5 ans d’attente, mes oncles et mes tantes sont assez muets, mes cousins, mes cousines et ma soeur en savent encore moins que moi.
Il y a 2 ans, mon père a été reconnu par l’Etat colombien en tant que victime de disparition forcée sans reconnaître explicitement les auteurs, bien sûr, et nous en sommes là depuis.
Quand mon père a été disparu, j’avais 8 ans, j’habitais à Paris avec ma mère et quand je suis revenue vivre en Colombie, il était déjà disparu depuis un an. Peu à peu, le silence a enveloppé cet épisode au point que j’ai commencé à croire que par une mystérieuse raison mon père n’était pas digne d’être gardé dans la mémoire des gens. J’ai commencé à me dire qu’il avait peut-être été une très mauvaise personne, peut-être qu’il m’avait
abandonné et que c’est pour ça que les gens étaient si mal à l’aise d’en parler. Et la colère contre lui a commencé à se mélanger à la douleur de son absence. Et 20 ans se sont écoulés ainsi, entre vide, silences incompréhensibles, sentiment d’abandon et mémoire inventée d’un père inventé avec les bribes qui me restaient de sa présence.
Puis un jour, j’ai recommencé à questionner, j’avais grandi, j’avais un fils, j’étais forte et je ne pouvais plus accepter le silence comme réponse à mes questions. J’ai cherché des personnes qui l’ont connu pour qu’elles me racontent mon père dans toute sa méchanceté, et à mon grand étonnement, en écartant les voiles du fantôme que je n’avais pas eu le droit d’aimer, j’ai découvert une belle personne pleine de passion pour la vie et pour l’art, pleine d’amour et d’énergie, capable de donner sa vie dans la lutte pour des idéaux que je partage moi-même. Ça m’a redonné espoir et légitimé mon amour pour lui.
Mais bon, quand venait le moment de parler de la disparition de mon père, tout d’un coup personne ne se rappelait de rien, les dates et les évènements se brouillaient, la grande vieille peur effaçait les mémoires. C’est si frustrant de ne pas avoir de pistes auxquelles s’accrocher, il faut être vraiment têtue pour continuer.
Dans ce cheminement à la recherche de mon père j’ai rencontré d’autres personnes, fils et filles de disparus comme moi, j’ai découvert que je n’étais pas la seule, qu’il y en avait plein qui cherchaient sans rien trouver comme moi et qui avaient cru eux aussi qu’ils étaient les seuls à vivre ça, ou alors qui avaient eu la chance de trouver leurs disparus et qui subissaient maintenant la persécution acharnée de la part des coupables, les menant à l’éxil ou au déplacement interne. Nous nous sommes réunis en association (fils et filles pour la mémoire et contre l’impunité) pour reconstruire ensemble la mémoire de nos parents, pour marcher ensemble la tête haute et réclamer vérité et justice.
Et en marchant ensemble la tête haute, on a trouvé qu’il y avait plein d’autres personnes qui s’étaient aussi mises ensemble, qu’il y avait toujours plus associations de victimes et de proches de disparus qui se rencontraient et bien sûr, qu’il y avait toujours des nouveaux cas de disparition forcée, presque tous les jours.
En 2015 les chiffres officiels parlaient de près de 70.000 personnes disparues forcées en Colombie entre 1970 et 2014. Ce ne sont que les cas recensés, ils pourraient être jusqu’à 3 fois plus nombreux car beaucoup de personnes ne signalent pas leurs disparus par peur des représailles. Plus du 80% des cas de disparition forcée recensés dont on connaît les auteurs, sont responsabilité directe de l’Etat Colombien. Elles sont perpétrées soit par la police, soit par l’armée, soit par des groupes paramilitaires avec la permission, l’aide ou la participation directe des forces de l’ordre. Et à part peut-être 2 ou 3 cas, tous sont dans l’impunité totale.
Nous avons aussi découvert qu’il y a une partie énorme de la population colombienne soit qui ignore complètement que la disparition forcée existe, soit qui est complètement indifférente du sort des disparus et de leurs proches, sans compter ceux qui sont ouvertement hostiles à connaître la réalité du pays ou à l’accepter.
La disparition forcée est un crime du silence, on fait disparaître les personnes mais on efface aussi leurs corps, leur voix, leurs droits, leur légitimité, leur mémoire, leurs liens et même leurs proches s’ils ne veulent pas lâcher l’affaire. Tout ça à grands coups de silence et de vide. Et en toute impunité.
En Colombie, les personnes disparues sont de toute sorte: membres de groupes insurgeants, opposants politiques, liders sociaux, syndicalistes, militants écologistes, paysans qui ne veulent pas partir de leurs terres ou personnes qui veulent revenir d’où elles ont été déplacées, témoins de crimes d’Etat, journalistes, avocats, intellectuels, défenseurs des droits humains, homosexuels, drogués, personnes à cheveux trop longs ou à jupe trop courte, pauvres, adultes, enfants, adolescents, femmes, hommes, noirs, indiens, n’importe qui, s’il dérange l’ordre établi par le groupe armé du moment qui règne sur chaque territoire donné, n’importe qui pouvant être désigné injustement comme informateur de la guérilla ou d’un groupe paramilitaire rival. Tout ce qui dérange est effacé. Et en toute impunité.
En Colombie, il y a des centaines de corps non identifiés, retrouvés dans des fosses communes par les personnes qui recherchent leurs disparus et en trouvent plein d’autres, ce qui oblige les autorités à s’en occuper enfin. Ils sont rangés bien sagement dans les morgues et les cimetières, toujours non identifiés et ce en dépit de
toutes les personnes qui ont déclaré aux mêmes autorités être à la recherche de leurs proches.
En Colombie, pour faire avancer les procès, les proches des victimes doivent s’occuper de tout: la recherche des corps et des coupables, l’identification, la justice, la vérité, la mémoire, la douleur, l’exil, la dignité, la réparation. Et on nous demande en plus de pardonner l’impardonnable au nom de la paix.
Ce qu’ils ne semblent pas vouloir comprendre, c’est que tant qu’on n’aura pas trouvé nos disparus, tant qu’on ne connaîtra pas la vérité sur leur disparition et tant qu’on ne comprendra pas, tant qu’on ne déconstruira pas les raisons qui mènent des personnes à détruire et à effacer d’autres personnes ou bien à laisser faire sans réagir, la réparation ne sera pas possible et la paix n’arrivera pas.
Sol Violeta, 2017
(intervention dans le cadre de la conférence sur les disparitions politiques dans le monde, Paris 10 juin 2017)
More info: http://antoniocamacho.blogspot.fr/

martes, 12 de marzo de 2013

Buscando ando y conmigo te llevo

Toñito: 
Hace mucho que no le escribía nada, es que necesitaba un buen silencio de esos que dan fuerzas pa asomarse al vacío. 

Y hoy estoy contenta porque está nevando para todos lados en ese mismo silencio, porque vi el libro con sus dibujos que me mandaron mis hermanit@s, porque hoy los pájaros vienen con sus cantos tiritantes y me hicieron recordar sus cartas con pájaros de colores que volaban hasta acá desde Colombia en pleno invierno parisino. Y porque me siento ahora bien acompañada de este lado del mar y porque ando sanada, sonriente y cantarina a punta de tambor. 

Entonces acá va una sonrisa grande y las nuevas fotos que saqué para el 6 de marzo 2013, "memoria en la piel",  justo lo que mis brazos dicen desde hace años!












jueves, 16 de julio de 2009

16 de julio 2009, Ibagué: HOMENAJE A NUESTRO PADRE en los 24 años de su desaparición



Y LA PIEL?

A pocos días de hacer por vez primera un SIN OLVIDO para mi padre en nuestros 24 años de su desaparición, me pregunto qué es lo que de veras quiero transmitir en mi nombre y el de mi hermana y nuestros hijos. En fin, en nombre de este par de generaciones que representamos.

Enfrentarme a la escritura de un texto sobre la vida de Antonio Camacho Rugeles me ha hecho estrellarme de cara contra la evidencia de todos mis vacíos. La vida de mi padre es todavía para mi poco más que un curriculum vitae al respaldo de la invitación a una de sus exposiciones, se me vuelve de nuevo un personaje fantasma porque no logro ubicarlo en el tiempo o el espacio.

Tantas incertidumbres, tantas versiones contradictorias, tantos silencios cargados por igual de culpa y disculpa, por seguir vivos, por no seguir buscando, por seguir esperando sin esperanza, por seguir callados o por empezar a hablar, por contar cosas no contadas o por nombrar gente todavía innombrable, por volver a callar en medio de una frase, por tratar de ahogar la voz propia o por permitir que otros lo hagan en su lugar, por haber escogido el silencio y el olvido como el camino más fácil, o quizás el más difícil también. El silencio como traición y castigo, todo en uno. Tanto de esto he encontrado en esta búsqueda de razones y respuestas.

Encontré también, gracias a la memoria de toda la gente con la que he podido hablar, los elementos necesarios a la reconstrucción física y emocional de mi padre. Logré gracias a todos estos pedacitos de memoria repartidos por el mundo, ponerle carne y huesos al fantasma que me acompaña desde siempre. La vibración de su voz en mi pecho, las barbas multicolores y el olor, son mi pequeño aporte a este papá-mosaico que hemos ido construyendo entre todos.

Sin embargo, hay un detalle imperceptible para muchos, cierto brillo singular como un guiño feliz en medio del remolino de otras expresiones suscitadas por el recuerdo de esos tiempos en los que se movió mi padre, ese brillo risueño que encontré sin excepción como huella indeleble en el fondo de todos los ojos que me hablaron de él, fue lo que me dio la certeza de su existencia real en este mundo y me permitió por fin darle a mi padre un lugar en la vida y en mi historia propia.

Y ahora?
Es verdad: me reconstruí un recuerdo mosaico con la ayuda de tanta gente y al intentar mirar el cuadro entero, me encuentro con una figura fantástica, valiente y fuerte, como el padre que cualquier niña sueña tener a su lado. Tengo suerte. Y un padre también.

Solo que ahora el problema es el fondo del cuadro: Alrededor de esta figura más o menos completa, encuentro un fondo gris, vacío y hueco, de cuando en cuando unas pocas piezas, pedacitos torcidos y sueltos que no encajan de ninguna manera entre ellos. Faltan miles de fichas, como un rompecabezas caído al río, ablandado, borrado y esparcido por toda la ribera, donde se borran y estancan como restos de naufragio todas las explicaciones, las razones, los cómos, cuándos, dóndes y todos los demás, estancado justo allí donde encallan y se pudren los recuerdos, tapados por el barro mudo del miedo.
Y de pronto, la costumbre del miedo y el silencio vuelve a tomar posesión de mis interlocutores. Y el vacío vuelve a rodear lo que habíamos empezado a armar juntos, con lo cual estábamos logrando razgar un poco por fin el trapo sucio de dolor con el que le han estado tapando la voz a todos, a tantos. Tal vez lo de estar razgando la mordaza me lo inventé yo en mi esperanza y afán por saber, por matar la mentira con mis propias manos… En fin, el asunto es que el fondo del cuadro sigue en gris, en vacío, en veremos, en “ya veremos porque todavía no queremos ver”, me parece entender siempre.

Yo estoy cansada de esperar y esperar para no violentar el ritmo de luto de los demás, desconociendo mi ritmo propio y mis necesidades de verdad y movimiento, de vida y respuestas serias. Yo quiero ver ya lo que esos vendajes esconden, quiero enfrentarme a la verdad desenvuelta y cruda, viva y muerta y herida también. A la verdad completa contada por todas partes y desde todos los ángulos, escarbar y sentir todos sus lados, llegar a todos sus bordes y esquinas, pasarles por encima para tocarlos y entenderlos por fin. Entender este vacío y la rabia sorda, darle un sentido y un cuerpo a este dolor indefinido, impalpable e informe. Darle otro cuerpo que no sea más el mío, poder aterrizar el dolor sin tener que marcarme cada paso del camino en la piel de mis propios brazos.

Mi padre tiene huesos y carne ahora, pero aún le falta la piel. Un cuerpo reconstruido no basta para devolverle su estado de persona a alguien borrado. Lo que lo afirma como persona es justamente la interacción de este cuerpo con el entorno social y en un contexto físico e histórico precisos. Cómo atreverse a afirmar que se conoce a alguien sin conocer la manera única e individual con la que ese alguien manejó su propio cuerpo en el mismo mundo y momento que compartió con tantos otros alguienes en movimiento? Sin saber lo que ha construido o destruido con los materiales y herramientas que la vida le había puesto enfrente en el momento en el que estuvo ahí, presente? Cómo creer que de verdad atravesó la vida si no se pueden conocer las huellas que dejó como pistas, si a cada paso que se da para descubrirlas hay quién se esfuerce por volverlas a tapar?

Esta generación está dispuesta a no olvidar nunca, solo que no tenemos mucho qué recordar. Necesitamos saber ya.


Sol Violeta Camacho, julio 2009

martes, 31 de julio de 2007


En 1975
Nuestro padre ilustró con una serie de grabados un libro de poemas: CHILIADES escrito por Rémy Durand y publicado por la editorial Saint-Germain des Prés en Paris.



En un artículo, Rémy Durand escribió lo siguiente sobre esta obra conjunta:

""Chiliades" como lo sugiere el título, es un largo poema que dediqué a "los de Santiago" muertos bajo las balas de quienes derrocaron a Salvador Allende. Es pues, un
libro del evento, existencial podríamos decir, porque intenté confrontar la escritura con la historia, el trámite poético con los sucesos que crearon en mí estupefacción y cólera."



"(...) los grabados que puntualizan el texto poético y los pensamientos que este trabajo hizo nacer en mí."

"Antonio Camacho Rugels (...) nos recuerda que es erróneo creer que para expresar un grito hay que pintar una boca gritando. Antonio Camacho Rugels así se "distancia" del realismo político que reina aún ahora, y utiliza una técnica difícil que crea un código donde cada signo se encuentra cargado de significado aclarado por el sentido general de la obra y el blanco que enfocan el pintor y el poeta."









"Así sabe (...) restituir la realidad de una muchedumbre, con solo tres personajes. Los rostros son de temor y de ira. Vemos también un puño cerrado: uno solo para los tres personajes, puño que adquiere mucha más fuerza que una multitud de manos tendidas."

"Los poemas, apareciendo en negro y blanco como los grabados, participan así de la doble dialéctica de la obra: de mostrar y desarmar los elementos de la violencia."









"Los grabados de Antonio Camacho Rugels se enfrentan con los dos eventos: el del texto y el de la historia. Recíprocamente podemos decir que el texto de los poemas está en contacto con la realidad de la historia y la historia de los grabados. He aquí lo que justifica la colaboración de un pintor con la poesía."

Bogotá, noviembre 1975




lunes, 30 de julio de 2007

La obra de nuestro padre

Una muestra de los diferentes estilos por los que pasó la exploración pictórica de nuestro pá.








23 años ahora

Hoy hace 23 años, me quedé esperándolo a que llegara a visitarme.
La respuesta de mi madre fue: "A veces la gente dice mentiras, pone citas y no las cumple".
Fue la primera vez que oí semejante cosa... la gente dice mentiras... Y en este caso, tan injusta además.

Desde entonces (y desde antes, claro) ahí anda, Toñito, junto a mí. Se lo llevaron así no más, sin darnos tiempo de pelearnos ni una sola vez... porque risas si hubo, y hartas, de eso estoy segura. De eso tengo pruebas concretas. Del resto no. Y me duele tanto no saber! Y me muero de la rabia y me duele esa rabia de no saber en donde está y quién le hizo qué.

Desde entonces, he comprobado que efectivamente la gente dice mentiras, pero aprendí además que la gente se calla a manera de mentira. Y que el silencio duele tanto y más.

Pero no estamos acá hoy para hablar de eso, sino de lo que me sopló una noche al oido durante la hora muerta en París, justo en el momento en que yo tenía que escribir mi parte de nuestro famoso y aún incompleto "cadaver exquisito" junto con mis hermanitos.

Entonces lo voy a transcribir acá, pa que vea que si llegó el mensaje:

“ Los que estamos acá no morimos ya, ni vivimos tampoco como el resto del mundo. Al principio no parece una idea muy reconfortante, ya sé. Pero eso es solo mientras se le sanan las heridas. Y mientras aprende a manejar su nuevo cuerpo. Créame, esto tiene sus ventajas. No me mire así, todo depende de por dónde se mire. Me dice que dejó un rompecabezas sin terminar? Bueno, no se preocupe que ahora es usted una de las piezas. Mmm… No me entiende, verdad?

"Vea, le voy a contar un secreto: Todas esas cosas que dejamos inconclusas allá, pero que teníamos la firme intención de seguir construyendo cuando nos hicieron aterrizar acá como nuevos habitantes de este curioso pueblo sin nombre, todas esas cosas que quedaron partidas con nuestra partida constituyen un inmenso tesoro. En serio, no me burlo, no me haga esa cara de tragedia.

"Venga, siga caminando que eso le hace bien, venga le muestro pa que me crea. Acá es donde guardamos las cosas rotas que cada persona que llega trae arrastrando. Cada una es un pasadizo entre nuestro acá y el mundo de los nuestros, un minúsculo túnel potencial por el cual, gracias a una técnica casera que hemos ido mejorando con el tiempo y con cada nueva oportunidad (ya se habrá dado cuenta que oportunidades nos llegan todos los días), podemos buscar comunicarnos con los que quedaron esperando.

"Es así como logramos pasar parte nuestra, de vuelta al mundo. Es eso que llaman memoria del lado de allá y que nadie entiende cómo se fabrica y menos aún cómo se mantiene tan viva. Pero no funciona siempre, ni con todos los que quisiéramos. Solo con aquellos que sienten directamente esa ruptura, esa ausencia repentina justo ahí, en ese pedacito del tejido de su vida de la que formábamos parte como uno de los hilos, como uno de los colores.

"Todo consiste entonces en esperar el momento propicio. Se necesita también que quien resiente ese vacío, logre identificar con exactitud en dónde queda el huequito, para que pueda asomar su oreja, venida la hora. Y claro, otra cosa más. La más dificil según los entendidos: La persona no debe estar demolida por nuestra venida acá, debemos esperar entonces a que recobre las fuerzas suficientes. Porque no crea, para asomarse a un vacío así, aunque solo sea con el oido, hay que tener a la vida abrazándonos fuerte y ser capaces de escuchar al silencio sin que el llanto ni el grito lo impidan.

"Y entonces, ahí si. Cuando todas las condiciones están dadas, introducimos lentamente un tubito largo largo y muy delgado como el que se usa para soplar sueños en los oídos de los niños dormidos… y soplamos.”
Cuando dejó de hablar aquel día, una sonrisa bailaba feliz en sus ojos de anciano.

Lo quiero Toñito. Y ahí voy acercándome, ya va a ver!

24 años esperándonos, Toñito

Y LA PIEL?

A pocos días de hacer por vez primera un SIN OLVIDO para mi padre en nuestros 24 años de su desaparición, me pregunto qué es lo que de veras quiero transmitir en mi nombre y el de mi hermana y nuestros hijos. En fin, en nombre de este par de generaciones que representamos.

Enfrentarme a la escritura de un texto sobre la vida de Antonio Camacho Rugeles me ha hecho estrellarme de cara contra la evidencia de todos mis vacíos. La vida de mi padre es todavía para mi poco más que un curriculum vitae al respaldo de la invitación a una de sus exposiciones, se me vuelve de nuevo un personaje fantasma porque no logro ubicarlo en el tiempo o el espacio.

Tantas incertidumbres, tantas versiones contradictorias, tantos silencios cargados por igual de culpa y disculpa, por seguir vivos, por no seguir buscando, por seguir esperando sin esperanza, por seguir callados o por empezar a hablar, por contar cosas no contadas o por nombrar gente todavía innombrable, por volver a callar en medio de una frase, por tratar de ahogar la voz propia o por permitir que otros lo hagan en su lugar, por haber escogido el silencio y el olvido como el camino más fácil, o quizás el más difícil también. El silencio como traición y castigo, todo en uno. Tanto de esto he encontrado en esta búsqueda de razones y respuestas.

Encontré también, gracias a la memoria de toda la gente con la que he podido hablar, los elementos necesarios a la reconstrucción física y emocional de mi padre. Logré gracias a todos estos pedacitos de memoria repartidos por el mundo, ponerle carne y huesos al fantasma que me acompaña desde siempre. La vibración de su voz en mi pecho, las barbas multicolores y el olor, son mi pequeño aporte a este papá-mosaico que hemos ido construyendo entre todos.

Sin embargo, hay un detalle imperceptible para muchos, cierto brillo singular como un guiño feliz en medio del remolino de otras expresiones suscitadas por el recuerdo de esos tiempos en los que se movió mi padre, ese brillo risueño que encontré sin excepción como huella indeleble en el fondo de todos los ojos que me hablaron de él, fue lo que me dio la certeza de su existencia real en este mundo y me permitió por fin darle a mi padre un lugar en la vida y en mi historia propia.

Y ahora?
Es verdad: me reconstruí un recuerdo mosaico con la ayuda de tanta gente y al intentar mirar el cuadro entero, me encuentro con una figura fantástica, valiente y fuerte, como el padre que cualquier niña sueña tener a su lado. Tengo suerte. Y un padre también.

Solo que ahora el problema es el fondo del cuadro: Alrededor de esta figura más o menos completa, encuentro un fondo gris, vacío y hueco, de cuando en cuando unas pocas piezas, pedacitos torcidos y sueltos que no encajan de ninguna manera entre ellos. Faltan miles de fichas, como un rompecabezas caído al río, ablandado, borrado y esparcido por toda la ribera, donde se borran y estancan como restos de naufragio todas las explicaciones, las razones, los cómos, cuándos, dóndes y todos los demás, estancado justo allí donde encallan y se pudren los recuerdos, tapados por el barro mudo del miedo.
Y de pronto, la costumbre del miedo y el silencio vuelve a tomar posesión de mis interlocutores. Y el vacío vuelve a rodear lo que habíamos empezado a armar juntos, con lo cual estábamos logrando razgar un poco por fin el trapo sucio de dolor con el que le han estado tapando la voz a todos, a tantos. Tal vez lo de estar razgando la mordaza me lo inventé yo en mi esperanza y afán por saber, por matar la mentira con mis propias manos… En fin, el asunto es que el fondo del cuadro sigue en gris, en vacío, en veremos, en “ya veremos porque todavía no queremos ver”, me parece entender siempre.

Yo estoy cansada de esperar y esperar para no violentar el ritmo de luto de los demás, desconociendo mi ritmo propio y mis necesidades de verdad y movimiento, de vida y respuestas serias. Yo quiero ver ya lo que esos vendajes esconden, quiero enfrentarme a la verdad desenvuelta y cruda, viva y muerta y herida también. A la verdad completa contada por todas partes y desde todos los ángulos, escarbar y sentir todos sus lados, llegar a todos sus bordes y esquinas, pasarles por encima para tocarlos y entenderlos por fin. Entender este vacío y la rabia sorda, darle un sentido y un cuerpo a este dolor indefinido, impalpable e informe. Darle otro cuerpo que no sea más el mío, poder aterrizar el dolor sin tener que marcarme cada paso del camino en la piel de mis propios brazos.

Mi padre tiene huesos y carne ahora, pero aún le falta la piel. Un cuerpo reconstruido no basta para devolverle su estado de persona a alguien borrado. Lo que lo afirma como persona es justamente la interacción de este cuerpo con el entorno social y en un contexto físico e histórico precisos. Cómo atreverse a afirmar que se conoce a alguien sin conocer la manera única e individual con la que ese alguien manejó su propio cuerpo en el mismo mundo y momento que compartió con tantos otros alguienes en movimiento? Sin saber lo que ha construido o destruido con los materiales y herramientas que la vida le había puesto enfrente en el momento en el que estuvo ahí, presente? Cómo creer que de verdad atravesó la vida si no se pueden conocer las huellas que dejó como pistas, si a cada paso que se da para descubrirlas hay quién se esfuerce por volverlas a tapar?

Esta generación está dispuesta a no olvidar nunca, solo que no tenemos mucho qué recordar. Necesitamos saber ya.


Sol Violeta Camacho, julio 2009